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Le CERD dénonce le "traitement raciste" de la communauté chiite à Bahreïn

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le CERD dénonce le "traitement raciste" de la communauté chiite à Bahreïn. (Photo d'illustration)

Le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) s’est dit préoccupé par le traitement raciste du régime bahreïni envers la communauté chiite, qui fait depuis longtemps l’objet d’une répression systématique de la part du régime au pouvoir d’Al-Khalifah.

Dans son examen de 2022 du Royaume de Bahreïn, le CERD a critiqué les lacunes de Bahreïn sur les principales questions relatives aux droits de l’homme, en particulier en ce qui concerne la discrimination de facto et de jure.

Le comité a déploré le bilan de Manama en matière de droits de l’homme sur les questions liées à l’espace de la société civile et aux défenseurs des droits de l’homme, à la traite des êtres humains et aux travailleurs migrants, aux lois sur la nationalité et aux droits des communautés Baharna et Ajam.

Le comité a pointé le sort de la population locale de Baharna et d’Ajam - des autochtones qui s’étaient établis dans le pays bien avant l’arrivée de la famille dirigeante - et s’est dit préoccupé par les informations faisant état d’une discrimination structurelle en droit à l’encontre de ces résidents.

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Le CERD a demandé au régime d’Al-Khalifa d’examiner immédiatement la question et de lui permettre de jouir de ses droits conformément aux exigences de la Convention. Bahreïn a adhéré à la CERD en mars 1990. Depuis lors, le comité a procédé à cinq examens des conditions à Bahreïn, montrant à chaque fois que le royaume a encore un long chemin à parcourir avant de pouvoir prétendre avoir mis en œuvre la convention et respecté son droit international des droits de l’homme.

En ce qui concerne les défenseurs des droits de l’homme et les organisations de la société civile, la recommandation du comité de l’ONU était extrêmement critique à l’égard de la fermeture par Bahreïn de l’espace de la société civile depuis son dernier examen et, par conséquent, a recommandé à Manama de modifier sa législation pour dépénaliser les activités liées à la défense des droits de l’homme.

Le CERD s’est joint à d’autres comités de l’ONU, dont le Comité contre la torture (CAT) et le Comité des droits de l’homme, pour demander un champ d’action élargi pour les défenseurs des droits de l’homme et la modification des lois nécessaires pour permettre une société civile saine dans le pays arabe.

Il a également recommandé que Bahreïn s’emploie à poursuivre la mise en place de son Institut national des droits de l’homme, qui reste insuffisamment accrédité en raison d’une séparation insuffisante du gouvernement.


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En abordant le sujet des travailleurs migrants et de la traite des êtres humains, le comité a déclaré que les travailleurs migrants continuaient d’être victimes d’abus dans le petit pays du golfe Persique et que le système de kafala (parrainage) semblait toujours persister dans la pratique.

Le comité de l’ONU a également exprimé sa profonde inquiétude face au manque de protection des travailleurs domestiques migrants qui ne bénéficient pas d’une protection complète en vertu du droit du travail national. Il a critiqué Bahreïn pour la manière dont la citoyenneté ne peut pas passer d’une femme à ses enfants.

Le dernier rapport du CERD ne fait qu’ajouter à la pile de recommandations non satisfaites concernant Bahreïn, a déclaré Hussain Abdulla, directeur exécutif d’Americans for Democracy and Human Rights in Bahrain (ADHRB).

Nous nous demandons combien de temps il faudra à Bahreïn pour reconnaître réellement ses crises des droits de l’homme et faire de réels efforts pour les résoudre, a-t-il ajouté.

L’organisation a appelé Bahreïn à prendre des mesures immédiates pour mettre en œuvre toutes les recommandations du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, ainsi que celles du Comité contre la torture, du Conseil des droits de l’homme et toutes les autres recommandations émises par les organes conventionnels officiels des Nations unies.

En 2011, la population bahreïnie s’est soulevée en masse contre la politique de plusieurs décennies de Manama consistant à marginaliser et à tyranniser la majorité chiite.

Le régime a sévèrement réprimé les manifestations pro-démocratie depuis qu’elles ont commencé en 2011, tuant des centaines de personnes et en emprisonnant des milliers d’autres. Il a également dissous le plus grand groupe d’opposition du pays connu sous le nom de Société islamique nationale al-Wefaq.

Le royaume a toujours rejeté les critiques des Nations unies et d’autres organisations de défense des droits de l'homme concernant l'exécution des procès et les conditions de détention dans le pays.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV